HOMMAGES : pour saluer la mémoire, marquer le deuil ou s’inscrire dans sa lignée

Pourquoi redonner une place de choix à cette pratique ?

Intimement convaincus que toute vie mérite un hommage et que ce rituel, associé à un acte d’écriture, favorise la mise en mouvement du processus de deuil, les animateurs de Via Noé proposent un service d’accompagnement original et sur-mesure. Leur intention est de :

  • Promouvoir les bienfaits des éloges funèbres
  • Restaurer la place des hommages dans le récit familial
  • Célébrer le défunt et marquer la clôture d’une étape du deuil.

Un hommage est l’occasion de chercher dans le passé le fil d’un récit à perpétuer. « C’est une façon de s’inscrire dans une ligne de temps, explique Alexandra Deschamps. Cette inscription dans une histoire participe de la construction de l’imaginaire familial. »

Dans une société où les relations s’inscrivent dans des échanges de plus en plus rapides, numérisés et immatériels, où les individus sont éloignés, voire géographiquement très dispersés, une communauté a besoin de se rassembler autour de ses défunts et de mettre en avant les parcours individuels.

Le rituel d’hommage permet de fédérer la famille autour de repères fondateurs et de perpétuer l’identité familiale. « Un hommage familial raconte quelque chose de ce que nous sommes », précise Alexandra Deschamps. L’hommage à un parent rappelle d’où viennent ses descendants.

En quoi l’écriture d’un hommage aide-t-elle les endeuillés ?

L’écriture d’un texte nécrologique mobilise les endeuillés dans une démarche active. Ce récit a pour fonction de retracer d’une plume factuelle, et élogieuse, les grandes lignes de la vie du défunt, quitte à parfois déployer suffisamment de subtilité et de finesse quand ce dernier avait une personnalité complexe, voire clivante. La rédaction mobilise la mémoire pour faire jaillir les souvenirs et les anecdotes, dessiner les traits de caractère de celui qui n’est plus. Elle favorise aussi la mise à distance.

Le temps du deuil n’est pas, en principe, celui des polémiques, même si l’exercice peut s’avérer acrobatique. Atténuer les défauts, omettre des événements sans travestir, ni trahir relève parfois d’un art de l’équilibre. Si elle est destinée à être diffusée, une copie sans fausse note vaut mieux qu’un pamphlet. La rédaction peut se révéler délicate lorsqu’il s’agit de ne donner ni dans l’éloge outrancier, ni dans la prose revancharde. Mais elle peut se révéler salutaire dans certains contextes familiaux. Écrire pour soi ce qui fut une relation difficile peut être bénéfique.

Enfin, saluer la mémoire d’une personne décédée passe aussi par les messages de condoléances personnels, une pratique qui tend hélas, à l’ère des SMS et autres groupes WhatsApp, à être négligée ou à disparaître. Elle mérite d’être rétablie et mise en valeur à des moments clés du deuil, par exemple lors du 1er anniversaire de la disparition ou de la fête des défunts le 2 novembre.

©iStock

Dès que le roi meurt, son successeur prend aussitôt sa place. Ainsi ne s’éteint-il, d’une certain façon, jamais : le corps meurt mais la fonction demeure. L’acclamation royale est devenue familière.

Par analogie, on peut considérer que le corps d’un défunt disparaît, mais que son souvenir subsiste. Cette présence est bien réelle et réconforte tout endeuillé qui saura prendre soin et cultiver la mémoire de son cher disparu.

Rien n’est plus vivant qu’un souvenir.

Federico Garcia Lorca

Le souvenir, c’est la présence invisible.

Victor Hugo

Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants.

Jean d’Ormesson

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Publié par Alexandra Deschamps

Journaliste, psychanalyste, animatrice d'ateliers d'écriture

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