Le 15 octobre est la Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal. L’occasion d’évoquer un sujet souvent tabou et invisibilisé : la perte d’un enfant avant ou juste après la naissance. Rappelons-nous tous les enfants morts prématurément à des époques récentes et plus anciennes.
La mortalité périnatale désigne les enfants nés sans vie, soit de manière dite spontanée, soit dans le cadre d’interruption médicale de grossesse, et les enfants nés vivants et décédés à moins de sept jours de vie. Cette réalité douloureuse touche de nombreuses familles et malgré les progrès en matière d’accompagnement, beaucoup de parents se retrouvent isolés face à leur chagrin.
Au siècle dernier, l’ignorance et le déni recouvraient souvent d’un silence de plomb ces événements tragiques et empêchaient toute possibilité pour nos mères, nos grands-mères, nos arrière-grands-mères, sans oublier leurs époux et compagnons, de l’évoquer et de dépasser leur indicible souffrance.
Les deuils qui surviennent après le décès d’un bébé in utéro, à la naissance, dans les jours ou les semaines suivant l’accouchement, causent un immense chagrin et de la culpabilité. Ils créent aussi parfois des fantômes qui traversent et hantent les arbres généalogiques. 👻
Un fantôme transgénérationnel est une structure psychique émotionnelle parasite résultant d’un traumatisme.
Les fantômes familiaux, Bruno Clavier, Payot 2013
Issue d’un ancêtre, elle est portée et agie inconsciemment par un descendant.
Ces morts traumatiques et les deuils non faits peuvent impacter les descendants de bien des manières et créer de multiples symptômes. Par exemple, entraîner inconsciemment des difficultés à concevoir un enfant.
Pouvoir les repérer et les dévoiler, poser des paroles ou un acte symbolique est toujours bénéfique. Parmi les pratiques novatrices, saluons les associations qui œuvrent pour faciliter ce travail de deuil particulier et conserver les traces de la vie de ces bébés trop tôt disparus (SPAMA, Souvenange, Petite Émilie, etc.). Faire face à un berceau vide est une épreuve plus facile à surmonter lorsqu’on est bien entouré et accompagné par des professionnels. 🌟
Aujourd’hui, je pense particulièrement à :
– une petite fille née sans vie, « sortie du sein de sa mère à neuf heures du soir, 5 rue d’Angeville à Asnières » le 28 octobre 1902 ;
– Paul Claude, mort à deux jours, le 8 janvier 1928.
Il n’est jamais trop tard pour rendre hommage aux anges de sa famille. 👼✨


En savoir plus sur Alexandra Deschamps
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.