
Le 18 octobre 2024, la Clésame Académie a permis de présenter les conclusions de deux groupes d’étude (citoyens et notaires) autour des enjeux soulevés par la gestion post-mortem des données numériques. Un rapport -à paraître en 2025- met en lumière les attentes, les inquiétudes et les besoins des Français face à cette réalité. L’occasion de répondre aux questions d’Élise Pays, notaire, trésorière du LAB Notaire.
AVANT DE DÉMARRER L’ÉTUDE, QUE PENSIEZ-VOUS DE LA MORT NUMÉRIQUE ?
Alexandra Deschamps. J’ai traité ce sujet pour la presse professionnelle il y a 5 ans (1), à une époque où quelques avocats et notaires voyaient émerger des problèmes liés à la transmission des données et des actifs numériques. J’ai alors eu la conviction que cette question deviendrait vite incontournable.
ET MAINTENANT, QU’EN DITES-VOUS ?
AD. Qu’il est temps de s’emparer de cette problématique !
Le volume de données que laisse chaque individu sur Internet et sur les réseaux sociaux prend des proportions déraisonnables. Les citoyens ne devraient plus ignorer le poids de leurs activités sur les serveurs de la planète et les besoins en eau pour refroidir les centres de données.
Aux autorités et aux professionnels de les sensibiliser ou de les accompagner vers davantage de discernement et de sobriété numériques.
POURQUOI AVEZ-VOUS ACCEPTÉ DE PARTICIPER À CETTE ÉTUDE ?
AD. J’ai déjà accumulé des milliers de photos et de fichiers numériques disséminés un peu partout et je ne parviens pas à me modérer, ce qui m’interroge à titre personnel.
Cette étude a du sens, c’est l’occasion de réfléchir pour distinguer le futile de l’essentiel.
QUE PEUVENT APPORTER CES TRAVAUX À LA SOCIÉTÉ ?
AD. À la fois une prise de conscience et une responsabilisation !
Chacun, à son niveau, doit prendre sa part et refuser de s’inscrire dans un comportement du type « Après moi le déluge ! »
EN RÉSUMÉ
« L’accumulation de milliers de fichiers numériques, de courriels, de comptes et de photos, éparpillés entre nos ordinateurs et de gigantesques serveurs, devient ahurissante.
Le volume des données et des traces que laissera chaque citoyen à sa mort prend des proportions incontrôlables et néfastes sur un plan écologique. Que vont faire nos enfants de tout ça ?
Prenons du recul pour tendre vers la sobriété numérique et transmettre l’essentiel dans de bonnes conditions. »
| Après avoir été journaliste juridique, je suis devenue analyste transgénérationnelle. J’accompagne tous ceux qui veulent explorer leur histoire familiale, transmettre des récits de vie ou partager leurs souvenirs en les aidant à considérer les dimensions affectives et symboliques de leurs héritages. Sollicitée par Clésame, j’ai co-dirigé les travaux d’un groupe de citoyens dans le cadre d’une étude sur la mort numérique, disponible en 2025. Si vous souhaitez anticiper, consultez le programme des Ateliers de Noé. |

(1) Les héritiers face au compte Facebook du défunt ; Anticiper le sort des données et patrimoine numériques en cas de décès : juin et novembre 2019, Solution Notaire Hebdo
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