
« Après moi le déluge ! » s’écrient généralement ceux qui rechignent à envisager les conséquences à venir de leur absence, de leurs défaillances ou de leur disparition, montrant ainsi peu d’intérêt au sort d’autrui. Ceux-là ne s’embarrassent pas de ce qui pourrait, une fois morts, advenir de leur mémoire ou des impacts d’un déficit de transmission sur leurs proches. Pourtant, quand le relais entre les générations n’a pu se faire de manière fluide, les survivants peuvent, en plus de leur chagrin, être submergés par une multitude d’affects douloureux et de questionnements intimes.
Le Déluge, Noé et la paix
Dans le mythe partagé par les trois religions monothéistes, le Déluge fit périr le genre humain, à l’exception de Noé et de sa famille, épargnés et considérés ensuite comme les ancêtres de toute l’humanité.
Dieu ne peut pas se résoudre à ce que l’humanité soit submergée par le mal et la violence. Il suggère au Patriarche de bâtir une arche afin de s’y réfugier avec sa famille et de sauver un couple de chaque espèce animale. La métaphore du déluge raconte comment le mal est noyé sous une pluie battante pour que l’humanité puisse revivre.
Les symboles du récit sont universels : l’arche, l’alliance, les eaux, la colombe, l’olivier et l’arc-en-ciel.

L’arche abrite et protège les survivants de la tempête. Les eaux qui recouvrent la Terre viennent en quelque sorte laver les fautes de leurs prédécesseurs. La colombe apporte un rameau d’olivier représentant la vie qui renaît. Elle marque ainsi que le calme est revenu et signe l’Esprit qui habite l’homme. L’arc-en-ciel manifeste l’alliance entre Dieu et la terre.
L’étymologie de Noah renvoie au repos et à la consolation. Dans la Bible, l’histoire de Noé préfigure celle de Moïse et du Peuple sauvé de la mort par le passage de la mer. Dans le Coran, Noé est un prophète, « envoyé », avec pour mission de transmettre le message sous forme de révélation. Il inaugure l’histoire musulmane.
En latin, via désigne à la fois un passage, un chemin à parcourir, la direction à prendre pour aller quelque part, et le moyen pour y parvenir, la voie qui mène au but.
Via Noé, au service des humains et des animaux, pour une transmission fluide et des liens renouvelés
En passant par la parole et la mise en scène du récit de famille, grâce à l’alliance thérapeutique avec son analyste, l’individu pourra vivre sans se sentir submergé par les épreuves endurées, les siennes et celles qui ont causé des souffrances ou traumatisé ses ancêtres. Via Noé utilise différentes méthodes pour guider les personnes en difficulté ou tourmentées sur la voie de l’apaisement.
Via Noé agit en faveur des liens entre générations, pour une alliance entre humains et animaux
Les animaux sont également envisagés en tant que membres de la famille. Questionner la place qui leur est attribuée, le rapport des humains aux animaux familiers permet d’envisager les relations interpersonnelles sous un autre angle. Nos compagnons à pattes, à plumes ou à poils, peuvent ainsi révéler bien des choses sur la qualité des liens d’attachement ou, à l’inverse, les carences affectives ou maltraitances intrafamiliales.
Enfin, pas besoin de remonter au déluge, d’investiguer très loin dans le passé, l’exploration de l’arbre familial sur quatre générations suffit généralement pour se relier à ses origines, sans qu’il soit, non plus, nécessaire d’y consacrer des années. L’utilisation de lignes de temps, via l’application Commemoria, favorise la contextualisation des récits de vie. N’oublions pas que chaque existence s’inscrit dans son époque : remettre en perspective le parcours de ses aînés dans les conditions de vie de la période au cours de laquelle ils ont vécu, est indispensable pour comprendre leurs choix, décisions et éventuelles erreurs ou égarements.
Via Noé accompagne ainsi ceux qui aspirent à alléger la barque de leur descendance et à envisager une transmission sereine et apaisée, tout en permettant aux défunts d’échapper à l’oubli.